Derrière le mur, la Palestine.

Publié le 16 Janvier 2017

Nous avons profité de ce voyage pour aller également en Cisjordanie, à Bethléem. Max, Marius et moi avons visité la mosquée, le souk et la basilique de la Nativité où serait né Jésus.

Malheureusement on ne peut pas rater le mur, ses grafitis, et les peintures de Banksy. Cet article trouve un écho funeste avec un de mes articles publié plus tôt, et la ressemblance peut être notée avec des photos d'autres grafitis sur un autre mur plus tristement célèbre.

Le mur de séparation, construit depuis 2002 par le gouvernement israélien, n'épouse même pas le tracé de la ligne verte qui est la ligne officielle d'armistice entre les deux territoires. Ainsi, une partie du territoire palestinien se trouve du côté d'Isräel, avec des champs coupés en deux et séparés de leurs propriétaires palestiniens par un mur de 6 ou 7 mètres. Ce mur a pourtant été condamné par l'ONU. Le peuple palestinien est entouré de checkpoints, gardés évidemment par les militaires israéliens et passage obligé pour sortir ou rentrer dans le territoire. Lorsque nous nous arrêtons au checkpoint pour entrer en Israël, les soldats nous demandent nos papiers à l'intérieur du bus. Mais les arabes doivent sortir (oui je dis arabes car cela se joue au facies), et attendre dehors; humiliation de plus. Sans compter que les soldats peuvent décider arbitrairement d'interdire l'entrée à n'importe qui.

Vous verrez que certains grafitis du mur, tout comme la grande arche en photo représentent des clés. En effet en 1948 lors de la déclaration de l'Etat d'Israël, beaucoup de Palestiniens vivant dans ce qui allait devenir Israël, ont dû fuir ou on était chassés. Ils sont partis en laissant tous leurs biens derrière eux, et en fermant leur maison à clé, en pensant qu'ils reviendraient dans quelques semaines une fois la guerre finie. Aujourd'hui encore on voit en Cisjordanie des réfugiés (car ils ont officiellement le statut de réfugiés) avec la clé de leur ancienne maison autour du coup. Elle a parfois été transmise de génération en génération; et les réfugiés la gardent toujours avec l'espoir fou d'un jour retourner dans leur maison en Israël.

Le quartier au bord du mur dans lequel nous nous rendons abrite un camps de réfugiés palestiniens; et c'est le théâtre régulier d'affrontements entre les militaires israéliens et les jeunes Palestiniens. Jets de pierres d'un côté et armes à feu de l'autre, devinez qui gagne, et devinez qui est toujours perdant...

Ce que j'ai vu à Bethléem m'a révoltée. J'ai eu des problèmes avec le directeur de l'association française de mon service civique pour avoir donné mon avis sur mon facebook. Mais l'on m'a appris à avoir un esprit critique et des valeurs, et je ne me tairai pas. En plus de s'être approprié la Palestine, Israël grignote encore du territoire grâce à son mur. Mais loin de s'arrêter là, les israéliens construisent en plus des colonies de peuplement en Cisjordanie pour tenter de coloniser aussi ce territoire. J'ai vu la Cisjordanie au lendemain de ma visite du musée de l'Holocauste. J'ai vu comme les opprimés peuvent facilement opprimer, comme les victimes peuvent devenir bourreaux. L'Holocauste, bien que monstrueux, ne peut pas devenir une justification à d'autres horreurs actuelles. On ne nous parle que de cet épisode tout au long de notre scolarité, mais jamais à l'école on ne m'a parlé du conflit israélo-palestinien. Pourquoi?

Les colonies en Cisjordanie ont été reconnues illégales par l'ONU et par le droit international. Dimanche 15 janvier, lors d'une conférence de la paix à Paris voulue par Hollande sur la question israélo-palestinienne, 70 Etats se sont prononcés en faveur d'une solution à deux Etats. Mais le tout puissant Etat juif s'en contrefout et personne ne fait rien. Pourquoi?